Extrait du dernier livre de Virginie Gautier chez Publie.net

Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire

mercredi 3 septembre 2014, par Liminaire

Virginie Gautier vient de publier un magnifique nouveau livre chez Publie.net : Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire. Une ville traversée qui serait toutes les villes ensemble : métamorphoses d’un monde flottant dont il s’agit de repérer les traces d’ombres.

Née en 1969, vit entre Paris et Finistère. Virginie Gautier étudie aux Beaux-Arts puis mène un travail artistique en réalisant des sculptures, photographies, vidéos, et des œuvres in situ dans le paysage. Elle développe une pratique autour des questions d’espace, de perception et de déplacement, qu’elle poursuit aujourd’hui en écrivant.

Virginie Gautier a fait paraître Les zones ignorées et Les yeux fermés, les yeux ouverts (sur les photographies de Francesca Woodmanaux) aux éditions Le Clou de fer, sur le site d’édition numérique Publie.net, une version de ce récit intitulée Les sédiments, ainsi que des textes pour les numéros 2, 6 et 8 (sur le thème de la ville) de la revue d’ici là.

« Il y a ce qui se recoupe, des lignes, des droites, beaucoup plus d’horizontales qu’on ne le pensait. On baisse la tête vers les routes, elles filent, légèrement en biais, ne se rapprochent pas. Elles glissent, s’échappent, fuient.
Nous propulsent vers des destinations futures. Se rejettent elles-mêmes en arrière. Parfois les routes font un tas derrière avant de se réorganiser. On continue, imperturbables, d’avancer. Avec sur nos bords de nouvelles lignes de fuite. On en use beaucoup.


C’est une ville, parfois il faut passer sous un tunnel. Ou bien ce sont des branches d’arbres qui nous touchent les cheveux, le ciel qui se couvre. Sur les murs du tunnel on peut découvrir des dessins d’autres routes, des cartes superposées. Elles datent de mille époques.

Du temps d’avant avant.

Dorothy, Abie, George, Ningurra, Kathleen, Makinti peignent les déplacements des ancêtres qui ont modelé le paysage. On suit la danse des ancêtres. Leurs sauts, leurs courses excessives. Les endroits où ils se sont enfoncés dans le sol. Ils peignent pour inscrire quelque chose dans le lieu et dans le temps. Pour assurer la continuité.

Quand ils sont fatigués de peindre, ils s’endorment. Il faut beaucoup de rêves. Il y a beaucoup de déplacements. C’est pourquoi leurs peintures sont des filets serrés. »


Voir en ligne : Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire sur Publie.net

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