Corps amoureux (dans le prolongement)
mercredi 7 mai 2014, par

« Je n’ai plus besoin de rentrer, ma cellule a sauté, je bouge, je sens mon corps. »
Franz Kafka, Journal, 1922.
« La rafale amoureuse provoque assourdissement et peur : crise, révulsion du corps, folie : celui qui est amoureux à la manière romantique, connaît l’expérience de la folie. »
Roland Barthes
« L’homme est un drôle de corps, qui n’a pas son centre de gravité en lui-même.
Notre âme est transitive. Il lui faut un objet, qui l’affecte, comme son complément d’objet direct, aussitôt.
Il s’agit du rapport le plus grave (non du tout de l’avoir, mais de l’être).
L’artiste, plus que tout autre homme, en reçoit la charge, accuse le coup. »
— Francis Ponge, L’objet, c’est la poétique
« La jouissance la submergeait depuis l’extérieur, lui tombait dessus de manière inopinée, un véritable orage de grêle qui explosait étrangement au milieu d’une journée d’août. Tout ce qui s’était passé avant l’orgasme ressemblait pour elle à une attaque qu’elle ne faisait rien pour repousser mais, si difficile que cela soit, qu’elle absorbait, sans fin, et elle lui survivait ; pourtant, la frénésie de ses orgasmes, les coups de pied, les gémissements, les grognements sourds, les yeux vitreux qui se révulsaient, les ongles qui lui labouraient le crâne donnaient à penser qu’il s’agissait d’expériences qu’elle avait énormément de mal à supporter et dont elle risquait de ne jamais se remettre. Les orgasmes de Nikki étaient comme des convulsions, le corps cherchait à s’évader de la peau qui le retenait. »
Philip Roth
La fermeture éclair a glissé sur tes reins
et tout l’orage heureux de ton corps amoureux
au beau milieu de l’ombre
a éclaté soudain
Et ta robe en tombant sur le parquet ciré
n’a pas fait plus de bruit
qu’une écorce d’orange tombant sur un tapis
Mais sous nos pieds
ses petits boutons de nacre craquaient comme des pépins
Sanguine
joli fruit
la pointe de ton sein
a tracé une nouvelle ligne de chance
dans le creux de ma main
Sanguine
joli fruit
Soleil de nuit.
Jacques Prévert
« L’espace est un corps imaginaire comme le temps un mouvement fictif.
Dire : « dans l’espace », « l’espace est empli de », — c’est définir un corps. »
Paul Valéry, Analecta, 1926
« Un bandeau sur les yeux, un bandeau tout serré, cousu sur l’oeil, tombant inexorable comme volet de fer s’abattant sur fenêtre. Mais c’est avec son bandeau qu’il voit. C’est avec tout son cousu qu’il découd, qu’il recoud, avec son manque qu’il possède, qu’il prend. »
Henri Michaux, La Vie dans les plis, Éditions Gallimard, 1972
« Les lois de nos désirs sont des dés sans loisir. »
Robert Desnos
Le thème du corps amoureux dernier numéro de la revue d’ici là est toujours d’actualité. En consultant ces derniers jours les blogs que je suis régulièrement sur Tumblr, voici quelques images trouvées sur le réseau qui font écho, associées à ces citations sur le thème, et prolonge le numéro 10 de la revue que je vous invite à découvrir sur Publie.net.
Voir en ligne : Le dernier numéro de la revue a pour thème le corps amoureux
Liste des liens cités dans cet article :
http://rdvjetable.tumblr.com/
http://graphisme-textile.tumblr.com/
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