L’avenir de la revue d’ici là
dimanche 1er décembre 2013, par

Comme vous l’avez sans doute remarqué, le dernier numéro de la revue d’ici là tarde à sortir, initialement prévu pour une diffusion sur Publie.net le 21 juin dernier, le chantier a été repoussé en septembre, puis octobre pour permettre à Gwen Catala qui met en forme la version pour tablette, d’en terminer la réalisation. Mais voilà, le temps passe, et la revue n’est toujours pas prête, et je ne sais pas quand elle va sortir avec précision. De nombreux auteurs s’en inquiètent à juste titre et j’ai beaucoup de mal à leur répondre car je n’en sais pas plus qu’eux (j’espère avant le 21 décembre en tout cas). C’est une situation très difficile à vivre pour moi, je me sens impuissant, me désintéressant progressivement de la revue, de son site qui était censé en faire la promotion, présentant la sortie des numéros qui sortaient mais en accompagnant également les anciens numéros.
La revue a pris du temps pour différentes raisons, Apple a changé dernièrement son système d’exploitation et il a fallu recommencer une grande partie de la mise en forme de la revue prévue pour l’ancienne version du système d’exploitation, parce que le thème de ce numéro consacré au corps amoureux pose problème à la pudibonde entreprise de Cuppertino et qu’il faut trouver des parades pour parvenir à ce que ce numéro puisse paraître et ne soit pas censuré.
Je souhaite retrouver une forme d’indépendance et de liberté, dans le cadre de Publie.net qui entame un virage important de sa courte mais intense existence, ce qui explique également pour une grande part également, le retard pris dans la sortie du dernier numéro, Gwen Catala étant l’un de ceux qui cherche, avec l’aide de Roxane Lecomte, comment permettre à Publie.net de continuer à éditer des textes exigeants, après le souhait de François Bon d’arrêter l’aventure.
J’avais imaginé ce site pour accueillir les auteurs en résidence, dans le cadre de chantiers préparant en amont les prochains numéros de la revue. Dès que le n°10 de la revue d’ici là sera sorti, je contacterai tous les auteurs pour évoquer directement avec eux des évolutions que j’imagine et que j’espère pour les prochaines années. Conditions nécessaires pour continuer cette entreprise. Je me demande par exemple si le modèle économique retenu n’est pas devenu obsolète. Les derniers numéros de la revue, même s’ils n’ont pas à rougir en nombre de téléchargements individuels par rapport aux autres ouvrages édités par Publie.net (une centaine d’exemplaires par numéro). Le lancement de nerval.fr par François Bon qui reprend du reste l’idée de résidence d’auteurs, pose à sa manière la question de l’abonnement, puisqu’elle propose.
François Bon présente ainsi son projet éditorial de de web-édition : « Plus souple que le livre numérique, la possibilité aux auteurs qui le souhaitent de proposer des œuvres brèves, et mettre en avant leur actualité, site et publications. Fictions complètes, narrations non-fiction, traductions, essais, les textes accueillis en résidence restent en accès libre pendant 3 semaines pour une mise en avant de l’auteur. »
Après cet accès libre, l’accès au site seul devient payant : 15 €/an, mais il est inclus dans le bouquet d’abonnement global de Publie.net.
Depuis le lancement de la revue d’ici là, ce qui me motive vraiment c’est de faire découvrir des auteurs, de les faire se rencontrer et ’exposer aux univers d’artistes connus ou inconnus, de proposer des modes de lectures versatiles, proposant une lecture numérique, c’est-à-dire avec au cœur même de tous les travaux présentés, le texte, l’image, la vidéo, le son, et des parcours de lecture variés, à la fois linéaire et non-linéaire, visibles ou cachés, à trouver, à dénicher, à expérimenter.
Avec le temps, la revue a perdu de sa spontanéité, s’inscrivant dans un temps plus proche de l’imprimé que du numérique. Sans tomber dans une immédiateté, il faut que la revue retrouve ce qui était l’urgence de ses débuts, sa nécessaire impulsivité, sa créativité et son ouverture.
J’ai découvert récemment La Nuit le projet d’un magazine digital bi-hebdomadaire qui va paraître très prochainement s’il parvient à réunir les fonds qu’il cherche à lever. J’aime son approche, son esthétique, son slogan (L’hebdo qui change l’ordre du jour), son économie (même si certains remettent en cause le financement participatif ou crowdfunding, je trouve pour ma part que cette solution vaut largement en terme d’indépendance celle du financement publique).
Dès que le n°10 sera enfin sorti, je voudrais faire évoluer la revue d’ici là autour des points suivants :
La revue sera diffusée en ligne, les textes seront disponibles gratuitement sur le site de la revue, on pourra suivre les publications au rythme de leur création.
Le numéro sera terminé lorsque nous aurons atteint un certain nombre de production (textes, images, vidéos, sons), et non plus comme jusqu’à présent à une date butoir.
Une version de chaque numéro de la revue sera diffusée ultérieurement en version ePub dans une mise en page simplifiée, lisible sur tous les supports.
Des numéros hors-série seront élaborés à l’occasion d’événement ou suivant les envies d’un projet qui s’élabore dans un temps réduit, avec un groupe de personnes prêts à s’engager sur une période donnée, en suivant le principe de la méthode agile devenant ici méthode d’écriture agile et collaborative :
« Un groupe d’auteurs, d’éditeurs, d’artistes, de formateurs se rassemblent autour d’un objectif défini, dans un temps limité, souvent dirigés par un coach ou un facilitateur. Ce dernier doit synchroniser le travail de chacun, partager une vision de fond, s’accorder sur un style pour que l’ensemble soit homogène. »
Le site qui accueillera les pages de la revue sera un site web adaptatif (ce que l’on nomme souvent responsive design), ce qui permettra de lire la revue non seulement sur tablette iPad, mais sur tous les autres supports, smartphones, ordinateurs, de toutes les marques (la lisibilité de la revue sur les seuls outils Apple étant devenu un problème à l’élargissement de son lectorat).
J’avais imaginé ce site pour accueillir les auteurs en résidence, dans le cadre de chantiers préparant en amont les prochains numéros de la revue. Cette nouvelle version de la revue accentuera donc cette notion de résidence, de travail au long cours, de mise en lumière de l’atelier de création de l’artiste, avec ce travail de work in progress que le lecteur peut suivre librement en ligne, au fil de l’élaboration de l’œuvre, ce qui est l’une des dimensions les plus intéressantes du web.
Pour vous faire patienter la sortie du prochain numéro de d’ici là, voici une vidéo de Gwen Catala, sur la préfiguration de la revue, réalisée cet été. Il nous faut continuer à inventer sur le web la création d’aujourd’hui, car c’est maintenant que cela se passe, demain est un autre jour.